Cette régression, la deuxième consécutive, est un signal alarmant pour le secteur de l'artisanat du bâtiment, remettant en question l'efficacité des politiques gouvernementales visant à dynamiser ce secteur clé de l'économie française.
L'activité des entreprises de l'artisanat du bâtiment est en baisse de 1% pour le deuxième trimestre consécutif, une première en trois ans. S'il l'on se plonge dans le détail, on constate une régression de 3% dans le secteur du neuf alors que l'entretien-amélioration stagne à 0% comme au trimestre précédent. Cependant, c'est la baisse de 0.5% de l'activité liée à la “performance énergétique” qui préoccupe le plus Jean-Christophe Repon. Cette situation survient malgré les efforts déployés par le gouvernement, notamment l'augmentation du budget MaPrimeRenov', pour stimuler le marché de la rénovation énergétique.
Pour Jean-Christophe Repon, ces chiffres révèlent clairement que les décisions gouvernementales en matière de rénovation énergétique ne produisent pas les résultats escomptés. Il pointe du doigt l'annonce de la première ministre, qui prévoit d'injecter 1,6 milliard d'euros supplémentaires dans MaPrimeRenov', mais qui semble avoir un effet contraire en entraînant une réduction de 0.5% de l'activité. La situation est d'autant plus préoccupante que de moins en moins d'entreprises sont qualifiées RGE ( Reconnu garant de l'environnement ), malgré les investissements massifs du gouvernement dans ce domaine.
Jean-Christophe Repon souligne également le manque de considération du Ministre du logement à l'égard de l'artisanat du bâtiment. Il mentionne que le ministre a annulé trois rendez-vous avec la Caped, ce qui laisse supposer un manque de considération pour les TPE et les 61 adhérents de la Capeb, qui représentent indirectement les 600 000 entreprises du bâtiment. Il évoque également l'annulation successives des assises du BTP et se questionne sur les participations de la Capeb à ses événements futurs.
Face à cette situation préoccupante, Jean-Christophe Repon estime que le gouvernement doit adresser un signal fort aux entreprises artisanales du bâtiment pour qu'elles puissent accéder aux marchés de la rénovation énergétique. Il rappelle que le Capeb a formulé 15 propositions visant à simplifier la vie des entreprises, sans coûter cher au gouvernement, mais attend toujours une réponse de ce dernier.
Interrogé sur l'auto-rénovation, une des solutions avancées par le gouvernement pour atteindre les objectifs de rénovation énergétique du Pays, Jean-Christophe Repon exprime son désaccord. Il considère que les contraintes imposées aux entreprises du bâtiment, considérées comme non qualifiées, pour obtenir la certification RGE, et l'interdiction de la certification en fin de chantier sur la performance énergétique, sont incompatibles avec cette approche. Selon lui, l'auto-rénovation avec l'accompagnement d'un coach-artisan est une démarche inadéquate.
Pour les entreprises de la Capeb, la priorité absolue demeure la simplification de la tâche des entreprises du bâtiment pour qu'elles puissent répondre aux besoins du marché de manière autonome. Il est convaincu que l'artisan possède un potentiel considérable, mais il déplore que le gouvernement ne tienne pas compte de la taille de ces entreprises qui sont essentielles à la vitalité économique du pays.
Malgré la crise actuelle, Jean-Christophe Repon souligne que le secteur de l'artisanat du bâtiment reste dynamique. Des solutions sont proposées, et de nombreux artisans cherchent à les exploiter. Il mentionne le succès des WorldSkills, qui démontrent aux jeunes que les métiers de l'artisanat ont du sens. Toutefois, il estime que le gouvernement doit accorder davantage d'importance à la taille des entreprises du secteur, qui jouent un rôle majeur dans l'économie nationale.
La situation critique du secteur de la rénovation énergétique, particulièrement au sein de l'artisanat du bâtiment, souligne l'inefficacité des mesures gouvernementales. Jean-Christophe Repon, président de la Capeb, appelle à une simplification des démarches administratives et à une meilleure prise en compte des entreprises artisanales. Malgré les obstacles, l'artisanat du bâtiment conserve son dynamisme et sa capacité à relever les défis de la rénovation énergétique, mais il est impératif que le gouvernement prenne des mesures concrètes pour soutenir ce secteur essentiel à l'économie française.
